Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon

Un acte de partage en 1814

1 acte de partage, en 1814, 3 mois avant le mariage célébré à la Bernardière

Un écrit du 24 septembre 1814 donne donne des informations sur l'origine de Françoise Aubin; il s'agit du partage des biens de feu François Aubin entre les cinq enfants issus de son mariage avec Marie Grégoire. Le père de Françoise Aubin est donc décédé depuis peu et les biens sont partagés. Françoise Aubin n'est pas sans ressources au moment de son mariage. Par là même nous découvrons les objets et les bien d'un petit viticulteur – agriculteur.

La première part du partage comprend :

le lit composé d'une couette, d'un traversin, une couverture verte, une paillasse, bois de lit, rideau... une armoire une petite marmite, un chaudron de fer un chandelier de cuivre un gril un grand chaudron... une grande vrille un trois pieds trois faucilles la moitié de 21 botteau de lin la moitié de ce qu'il y a de différentes graines de différents grains la moitié de treize draps vingt sept vieilles barriques dans le grenier cinq vieilles barriques dans la maison la moindre des pioches deux pics, une tranche, une pelle de bois ferré et une de fort, une vrille barasse, un cerceau, une pleine, un coin de fort et un ciseau... une vache un brouet une paire de portoires une table... le basset et le vaisselier au dessus... ce qu'il y a de planches une pièce de bois, deux herses un bout de bois, les ferres à charroyer barriques deux barils.

Le quatrième lot, attribué à Françoise Aubin comprend

Dans la Nouelle (Nouette ?)du Douaud, un canton de vigne contenant 58 gaulles... Dans la pièce du Paty le tiers d'un canton de terre, à couper au long... contenant 88 gaulles... Dans les grands quartiers, le tiers d'un canton de terre... contenant 52 gaulles dans la Vivante un canton de terre contenant 15 gaulles... Dans de pré de la... la moitié d'un canton de pré... comprenant 22 gaulles et demie... Dans la Nouelle (Nouette ?)des Martinières 3 bouts de planches contenant un journau 15 gaulles borné d'un côté vers midy Louis Martin, d'un bout le chemin de Clisson, d'autre bout à la cinqième part Au clos de la Martinière trois planches de vigne contenant 55 gaulles... Dans les Patisseaux qui sont la deuxième et la troisième planches de la hay avec la moitié de la planche... contenant un journau 15 gaulles Deux journaux trente cing gaulles de vigne dans le clos des Bottinière...

Françoise Aubin a donc hérité de biens immeubles. Était-ce sont souhait ? Était-ce une obligation en raison des choix d'un autre membre de la fratrie? Il ne nous est pas possible de répondre à cette question. Mais déjà nous percevons un sens de la propriété foncière qui marquera la suite.

Les surfaces sont indiquées selon des normes locales et non selon le système métrique qui est en vigueur depuis la révolution en France.

Si la gaulle est de 8 m², nous percevons bien qu'il s'agit de surfaces qui apparaissent petites aujourd'hui. Pourtant il ne faut pas oublier que la vigne était cultivée au moyen de pic, tranche, pelle... des outils qui limitent la portée du travail d'un homme dans une journée.

Pourtant, ces propriétés indiquent déjà un statut de "petit propriétaire" qui va se transmettre de génération en génération en même temps que ces parcelles de terre et de vigne.

De ce fait, pour un connaisseur, le cadastre indique une part des liens de parenté.

Ces deux lots nous donnent un aperçu des biens et objets qui pouvaient appartenir à un petit propriétaire. Nous sommes là dans un contexte de famille nucléaire, différent du contexte communautaire d'une métairie comme le Grand-Plessix.

Un testament

Le 11 avril 1834, René Aubin, un frère de Françoise Aubin fait établir par un notaire son testament en faveur de Marie Mauvilain qui a 17 ans à ce moment là. René Aubin est tonnelier au bourg de Mouzillon. Il lègue :

un canton de pré situé dans le pré neuf contenant 7 ares 80 centiaires

une partie de la pièce de Chanteloup ( 14 ares 3 centiares) --situé dans la commune de Vallet -- avec une partie de terre de la Noue (1 are 3 centiares)

ce qu'il possède de vigne dans le grand fief de Beauregard, le bourg -- commune de Mouzillon. En contrepartie, La légataire a la charge d'une rente annuelle de 8 litres de froment. Marie Mauvilain regroupe donc l'héritage Aubin de sa mère et de son oncle. Les biens immobiliers restent autant que possible dans la famille.